Pascale G. Serra a suivi la formation en 3 ans d'Assistant réalisateur à l'école de cinéma CLCF. Diplômée en 2006 elle multiplie les expériences dans les ONG. Aujourd'hui elle s'occupe pleinement de ses projets de films.
Que faisais-tu avant d’intégrer l'école de cinéma CLCF ?
Avant d'intégrer le CLCF, je travaillais comme animatrice télé dans une chaîne privée à Cotonou au Bénin.
On apprenait sur le tas. Je partais en reportage avec une équipe, mais mon rôle était surtout de faire des interviews. Au retour j'assistais un peu au montage, puis il fallait présenter l'émission en direct. Il s'agissait d'une émission culturelle sur les communautés étrangères installées à Cotonou. Mais j'ai surtout eu envie de passer derrière la caméra.
En 2002, après avoir fait des recherches, j'ai vu que le CLCF dispensait aussi des cours par correspondance*. J'ai donc débuté une formation à distance pendant que je continuais à travailler au sein de la chaîne de télé. En 2003, je suis arrivée à Paris et je me suis inscrite en Première Année au CLCF et j'ai suivi le cursus Assistant réalisation.
*cette formule "par correspondance" ne se fait plus aujourd'hui (note du CLCF)
Pourquoi avoir choisi le CLCF plutôt qu’une autre école ?
Le CLCF a été l'école qui a été beaucoup plus réactive lorsque j'effectuais mes recherches.
Je pense que le fait d'être à l'étranger ne jouait pas trop en ma faveur en ce qui concerne les autres écoles (tracasseries de visa, etc) mais l'équipe du CLCF a été disponible pour toutes questions même celles relatives à des sujets sur le logement étudiant par example. De plus, le fait d'avoir pris connaissance de certains cours par correspondance, m'avait déjà permis de mettre le pied à l'étrier. Cela m'avait rassurée.
Comment décrirais-tu l’ambiance au sein de l’école ?
Ambiance très conviviale. Les locaux étant petits, tout le monde se croise, tout le monde se parle. Personnellement, j'ai adoré ma promo. J'ai tissé des liens avec certaines personnes et quand le temps me le permet, je me rends toujours au CLCF pour une petite visite. C'est un peu comme une famille. Je m'y rends pour des conseils, ou tout simplement donner et prendre des nouvelles.
As-tu effectué des stages durant ta formation ?
Pour ma part, je n'ai pas pu effectuer de stage en France lors de ma formation car mon visa étudiant arrivait à expiration. Je ne voulais pas me retrouver en situation irrégulière alors je suis partie sans pouvoir retirer mon diplôme car il fallait avoir fait un stage pour l'obtenir.
J'ai ensuite pu décroché un stage à New-York aux Etats-Unis, au sein d'une organisation non gouvernementale. J'avais pour activité la réalisation d'un film institutionnel qui devait être présenté à des investisseurs américains lors d'un événement caritatif.
Cette belle expérience m'a donné ensuite envie de travailler pour les ONG et les associations en réalisant leurs reportages.
Quel a été ton parcours après l'école de cinéma CLCF ?
Après mon stage, qui s'est ensuite prolongé d'un an et demi aux Etats-Unis, et mon Titre d'Assistant-Réalisateur en poche, je suis rentrée en République Centrafricaine et j'ai travaillé pour l'Alliance Française de Bangui en réalisant 20 reportages de 15 minutes intitulés "Franco Tempo" qui ont été diffusés sur la chaîne locale centrafricaine dans le cadre de la Journée de la Francophonie.
Ces reportages consistaient à réaliser des portraits de jeunes artistes centrafricains qui se préparaient pour le Concours de la Chanson Francophone.
Ensuite je suis revenue en France suivre une formation à l'IUT Paris Descartes afin d'obtenir ma Licence Professionnelle Chef de Projet de Communication.
Dans le cadre d'un stage lié à cette Licence Professionnelle, j'ai eu l'opportunité de partir en mission pour une ONG afin de faire des reportages sur les travaux qu'elle réalise dans le Bassin du Fleuve Sénégal. Les tournages m'ont menée au Mali, au Sénégal et en Mauritanie.
Et aujourd'hui, que fais-tu ?
Aujourd'hui, grâce à un mécène, l'entreprise IMG, j'ai fondé en 2013 l'association IllustrO qui est une association de production audiovisuelle et culturelle.
J'ai décidé de m'occuper pleinement de mes projets de films et de soutenir par le biais de l'association des programmes culturels.
Je suis actuellement en train de travailler sur un projet de documentaire, un long métrage "De Kigali à Bangui" dont le sujet a été sélectionné par la Maison des Scénaristes à Cannes 2015 et une fiction de 26 minutes intitulé "Les Larmes de l'Oubangui".
Qu’est-ce que le CLCF t'a apporté dans ta façon de travailler aujourd’hui ?
Sans hésiter, je répondrai "à aller sur le terrain", à foncer", "à se battre".
Quel conseil donnerais-tu aux futurs étudiants qui souhaitent intégrer le CLCF ?
De profiter de tous les enseignements que ce soit en pratique ou en théorie. En matière de pratique, de toucher à un maximum de matériel, de s'exercer sans arrêt.
J'ajouterai aussi qu'il est très important de garder des contacts, de bons contacts, de se créer un bon réseau et de ne pas tout attendre de l'école.
Quel souvenir gardes-tu de l'école de cinéma CLCF ?
C'est une partie de ma vie, de mes expériences, d'apprentissages sur le plan professionnel mais aussi humain. Cela ne sera jamais un souvenir en fait car cela fait partie de mon parcours.
Je l'associe aussi à mes premières études en France, donc forcément cela a de l'importance pour moi. Cela fait partie de moi.