Joachim Lepastier, critique cinéma pour le magazine Les cahiers du cinéma livre son retour sur Lirismo Artificial, réalisé par Tomas Pinzon.
Résumé : Une variation plastique sur les rapports homme-femme.
Critique : La principale qualité du film est de dépasser sa situation archétypale (un homme aborde une femme dans un bar) en proposant des variations qui font aussi appel à la chorégraphie et à la photographie. Le film ne raconte pas tant une histoire qu’il explore différentes façons, plus ou moins métaphoriques, de figurer l’attraction – répulsion (jusqu’à la possession) entre l’homme et la femme. Ce qui retient l’attention, c’est le soin apporté à l’image : noir et blanc très contrasté et jeu sur les surexpositionsqui donnent parfois un aspect métallique aux épidermes. L’alternance de scènes jouées et d’autres dansées offre à l’ensemble un certain équilibre. En revanche, le dialogue et la direction d’acteur frisent parfois un ton un peu sentencieux (répétition des mêmes phrases, sérieux un peu affecté des comédiens) qui instaurent une certaine distance entre le spectateur et le film. Tel quel, le film fait preuve de choix d’écriture et de mise en scène assez fermes et plutôt tenus. Mais il est aussi un peu solennel. Un peu de légèreté, ou plus simplement de vie, pourrait advenir à travers des dialogues plus naturels, autorisant aussi les comédiens à mieux se les approprier (car ils donnent presque parfois l’impression de « réciter »). On espère que les prochains projets du réalisateur gagneront ainsi cette petite respiration qui manque encore pour l’instant. Mais au vu de ce résultat, le sérieux de la démarche reste à être vivement encouragé.
Tomas, réalisateur de Lirismo Artificial, a intégré l'école de cinéma CLCF en 1ère année. Durant 2 ans il s'est préparé techniquement pour intégrer la spécialisation Assistant réalisation durant sa 3ème et dernière année de formation.