Joachim Lepastier, critique cinéma pour le magazine Les cahiers du cinéma livre son retour sur Lirismo Artificial, réalisé par Tomas Pinzon.
Résumé : Un personnage schizophrène reçoit la visite du diable.
Critique : Le film s’impose par son travail particulier sur l’image, une sorte de clair-obscur à dominante bleue métallisée, mais aux couleurs délavées. A elle seule, elle parvient à suggérer une atmosphère inquiétante, si ce n’est fantastique. Mais cetteatmosphère n’est pas tout à fait consolidée par un récit assez bavard et surtout une façon de filmer un peu hésitante (angles étranges des champs-contrechamps, tremblé de la caméra portée). Cela dit, on sent que le film a cherché des idées malgré ses moyens techniques limités et qu’il trouve quelques solutions de montage intéressantes. Ce qui gêne aussi, c’est l’aspect littéral des apparitions démoniaques et la dimension explicative du dialogue, qui va un peu contre le mystère que le film cherche à créer. Sans doute, le film aurait-il gagné à ne pas tout miser sur la parole et à travailler davantage sur le silence ou une bande sonore plus étrange, pour renforcer son climat et ses sortilèges.On notera néanmoins l’aspect « palindrome » du film (le dernier plan est identique au premier, mais monté en sens inverse) agrémenté d’un sympathique « effet spécial » (des bulles de savon qui paraissent sortir du corps du personnage principal), qui lui permet de s’achever sur une note personnelle et inventive.
Comme chaque étudiant de 3ème année Assistant réalisateur, Guannan Lin a reçu la critique d'un professionnel pour son film Double Sided.