« Nonchalant, discret », son visage juvénile et sa voix douce tranchent avec son opiniâtreté.
« Le théâtre aide les timides à se montrer. Au lycée, les profs disaient de moi que je rêvassais, que je ne parlais pas. Au théâtre, j'ai trouvé une force qui me permet d'échanger et de partager avec les autres. »
Curieux et très observateur, Clotaire a ce côté mystérieux qui pourrait l'aider à se démarquer. Après sept années de théâtre, il s'apprête à entrer dans l'univers qu'il convoite depuis si longtemps: le 13 octobre, il intégrera l'école de cinéma CLCF.
« J'étais également accepté au Cours Florent, mais je voulais d'abord découvrir Paris, m'adapter et voir l'envers du décor. Si je gère bien mon temps, je pourrai cumuler les deux dès l'année prochaine.» Parce que Clotaire ne rêve pas uniquement d'un premier rôle sur grand écran. Le fauteuil du réalisateur lui fait aussi de l'oeil.
« Au CLCF, j'ai choisi de me former aux métiers d'assistant-réalisateur et de scénariste.Toucher la caméra, jouer avec la lumière me plaît beaucoup aussi. » Son imagination bouillonnante lui a d'ailleurs permis de décrocher sa place à l'école de cinéma. « Pour le concours, il fallait inventer une petite histoire. Je me suis donc imaginé au bord de la plage, observant quelque chose dans la mer. Le personnage devait choisir entre la terre ferme ou l'océan. Il décide finalement de découvrir un horizon différent, au risque d'y laisser sa vie... » Un récit atypique qui paie: en juillet, il est admis. Mais s'il a le talent, Clotaire reconnaît toutefois qu'il s'engage dans une branche difficile.
« La nouvelle génération se tourne beaucoup vers le cinéma. Il y a de l'avenir, et il faut réussir à se faire remarquer. Ça peut faire peur, mais si on a la volonté, on peut percer. »
Le jeune homme peut aussi compter sur le soutien de ses proches. « Mes parents n'appréhendent pas. Ils ont tout de suite su que je voulais devenir comédien. C'est naturel pour eux, ils n'ont pas peur, ou alors ils ne m'en parlent pas! Au contraire, ils m'encouragent et sont contents que je fasse ce que je veux. » C'est d'ailleurs avec ses parents qu'il découvre son attrait pour les longs métrages. « Ils m'ont emmené voir la Momie quand j'étais petit. Ce film m'a beaucoup marqué. J'ai tout de suite été fasciné par le suspense et la magie du cinéma. »
Son but ultime: vivre aux États-Unis, et pouvoir combiner le cinéma et le théâtre. « Deux expériences », qui l'attirent pour des raisons différentes. Du haut de ses dix-huit ans, Clotaire se laisse guider par ses rêves. Sa forte ambition teintée d'humilité lui promet un bel avenir.
(@ Nord Littoral)